Hannibal Barca​
Christophe BURGEON signe avec « la troisième guerre punique et la destruction de Carthage » son premier livre (aux Editions Academia L’harmattan) sur la dernière guerre punique qui est aussi sans doute la moins connue des trois. Il analyse à partir des trois principales sources : Polybe, Appien et Dion Cassius (dont les écrits nous sont parvenus par l’intermédiaire de Jean Zonaras historien du XIIème siècle) les origines possibles de cette guerre. Est-ce que Carthage, privée d’un chef charismatique comme Amilcar ou Hannibal était vraiment à nouveau menaçante pour l’Empire Romain qui consolidait son emprise sur le pourtour méditerranéen ? Ou bien faut-il chercher des raisons moins stratégiques mais plus économiques avec la volonté des Romains de sécuriser cette région qui pouvait devenir le grenier de l’Empire. L’auteur dresse le portrait des figures romaines qui ont marqué cette période comme Caton dont la phrase « delenda est carthago » restée célèbre n’apparaît pourtant pas sous cette forme dans les sources antiques. Enfin une partie entière de l’ouvrage est consacrée aux manœuvres militaires longues et complexes qui ont conduit à la prise de la ville retranchée derrière sa triple muraille après plusieurs années de siège et l’élimination systématique des villes alliées qui continuaient à l’approvisionner par voie de mer.
Avec la destruction de Carthage c’est aussi la destruction des ouvrages puniques par les Romains qu’il faut souligner et déplorer et qui nous oblige aujourd’hui à n’avoir que des sources romaines pour comprendre cette période.
Christophe BURGEON collabore au site Hérodote.net.
Dans ce deuxième ouvrage consacré aux guerres puniques, Christophe Burgeon remonte aux racines de l'antagonisme entre Rome et Carthage. Il attribue aux fils de la Louve la responsabilité de cette guerre et à leur volonté croissante d'hégémonisme.
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A plusieurs reprises, l'auteur donne son avis entre les différents récits disponibles qui font parfois apparaître de grandes différences.
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Pour se faire il s'appuie sur le contexte dans lesquels ces récits sont écrits et sur leurs auteurs. Faire de Régulus un héros symbolisant la fides était sans doute important dans la Rome du premier siècle avant JC et dans une période où la République était en danger.
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De même on peut effectivement comme l'auteur s'interroger sur l'action héroïque de Flamma et de ses 300 légionnaires qui se sacrifient pour sauver toute l'armée romaine d'Atilius encerclé par Hamilcar en 258 avant JC comme Léonidas l'avait fait jadis aux Thermopyles.
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Enfin comment ne pas souscrire à l'idée que les auteurs veulent souligner le rôle des auspices en attribuant souvent les défaites romaines comme celle de Drépane ou de Trasimène à leur non respect par les consuls avant la bataille.
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Mais l'explication la plus convaincante du livre est celle qui concerne la défaite surprenante des carthaginois à la fin de la guerre. L'auteur l'attribue aux dissensions fortes entre les partisans d'une Carthage tournée vers le continent africain et ceux qui prônaient comme Hamilcar une extension dans tout le bassin méditéranéen.