Hannibal Barca​
Un américian privilégie le passage par le col de la Traversette
John PREVAS est un professeur américain de latin et de grec. Il a enseigné de 2001 à 2011 au Eckerd College en Floride et a écrit en 2001 un livre intitulé « Hannibal crosses the Alps » aux éditions CAPO Press. L’auteur remercie tout d’abord son ancien professeur de latin Robert Rowland qui est à l’origine de sa vocation mais également toutes les personnes qui l’ont soutenu dans son projet d’écriture et en particulier son épouse qui l’a accompagné dans son périple dans les Alpes. Il partage sa vie entre les Etats-Unis et le sud de la France.
John PREVAS fait parti des auteurs qui privilégient un itinéraire sud pour l’armée carthaginoise avec une traversée du Rhône un peu au dessus d’Arles vers Fourques puis une remontée du Rhône pour ensuite prendre la vallée de la Drôme. Il situe la première embuscade dans les gorges du Gas près du col de Grimone et la deuxième juste avant le col de Traversette. Ce col est un des cols les plus élevés et les plus difficiles mais l’auteur qui a emprunté ce col plusieurs fois en été indique que c’est le seul qui a des neiges éternelles compte tenu de son altitude (proche de 3000 m) et une vue sur la plaine du Pô.
L’auteur revient également en détail sur le nom de la rivière mentionnée par Polybe « Iskaras » en grec alors que Tite-Live utilise « Arar » en latin . Il pense que certains éditeurs du XVI ème siècle n’arrivant pas à rapprocher les noms indiqués par les auteurs anciens des noms de leur époque ont fait de smodifications comme par exemple modifier le mot Iskaras en Araros comme Philip Cluver l’a fait dans son édition de 1624. Si on avait gardé le mot d’Iskaras , John PREVAS pense qu’on aurait pû faire un rappochement entre ce nom et celui de la rivière Aygues qui se jette dans le Rhône vers Orange. Les indications de Tite-Live qu’on ne retrouve cependant pas chez Polybe à propos du pays des Tricastinii est aussi un argument qui milite pour situer ici la bifurcation d’Hannibal vers les massifs des Alpes.
Il faudrait bien sûr pouvoir consulter les versions du Xième et XI ème siècle citées par l’auteur (Codex Colbertinus, Médiceus et Vaticanus) qui ont servi de modèles aux copieurs du Moyen Age grâce à qui les premiers livres connus des œuvres de Polybe ou Tite-Live ont pu paraître au XVème et XVIème siècles.